VEF Blog

Ma joie de vivre s’est arrêtée lorsque tu as décidé d’arrêter ta vie.

Tu étais beau, jeune, arrogant, provocateur et indécis autant que décidé.

Je t’aimais, tu m’aimais, j’aimais une autre que ta mère et c’était là une partie de tes problèmes.

Je me suis accroché pour ne pas sombrer dans la culpabilité qui m’entraînait au fond

J’ai failli partir te rejoindre, abandonnant ton frère à son triste sort.

Les pleurs, les remords ont accompagné ton départ et ces longues heures qui ont suivi.

C’est à crier, à se déchirer la peau, à vouloir se jeter contre le premier camion venu, à se jeter par la fenêtre du 9^e étage, à avaler n’importe quelle saloperie pour en finir

C’est tellement lourd qu’on imagine qu’une ultime petite souffrance nous libérera  de toutes celles qui pèsent et finissent par nous empêcher d’assurer le quotidien.

aujourd'hui je ne t'attends plus, je ne refais plus le passé en vain, espérant qu'une petite modification dans l'écriture aurait pu changer quoi que ce soit au destin.

j'ai arrêté de me saigner, mes pleurs ne te ramèneront pas.

je comprends après ces trois ans bientôt que le seul moyen c'est de te laisser aller, ne pas chercher à retenir cette image qui revient. je te laisse en paix, oui c'est bien ça je te fous la paix.

je te laisse là où tu voulais aller même si ce n'est pas assez loin à mon goût.

je ne cherche plus à t'embrasser encore une fois, je te dis simplement je t'aime fils.

Voilà ce à quoi tu as assisté ma femme. C’est tout et c’était trop pour toi, tu me l’as dit avec tes mots. Ça m’a fini, explosé, démonté, lavé, vidé comme un lapin qui sèche sur la table de la cuisine.

C’est con, je suis juste amputé de la moitié de ma tête ou du cœur, je ne sais plus.

putain que ça fait du bien de l'avoir dit une fois

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